Emily Dickinson, poèmes

Emily Dickinson

Comme à s'asseoir sur une tombe aimée
Elle nous devient tellement chère
Comme on s'accroche à ceux qu'on perd
Quand pourtant tous les autres sont là
Avec des mathématiques bricolées
Nous estimons notre valeur
Immense dans des proportions déclinantes
À nos yeux indigents !
Emily DICKINSON

L'eau, on l'apprend par la soif.
La Terre par les Océans qu'on traverse.
L'Exaltation par les affres
La Paix, par les récits de batailles
L'Amour, par le médaillon sur la tombe
Les Oiseaux, par la neige.
Emily DICKINSON

Aller au Ciel !
Mais quand?
Et ne me demandez surtout pas comment !
Je suis vraiment trop étonnée
Pour penser à vous répondre !
Aller au Ciel !
Comme cela semble flou
Et pourtant cela se fera
Aussi vrai que les troupeaux rentrent à la nuit
Sous la houlette du berger.
Peut-être y allez-vous aussi !
Qui sait?
Si vous y arrivez en premier
Réservez une petite place pour moi
Près de ces deux que j'ai perdus
La plus modeste « Robe » me conviendra
Avec juste un petit bout de « Couronne »
Car vous savez bien qu'on ne se soucie pas
De ce qu'on met quand on rentre chez soi
Je suis contente de ne pas y croire
Car cela me couperait le souffle
Et j'aimerais bien regarder un peu plus
Cette Terre si curieuse !
Je suis contente qu'ils y aient cru, eux,
Ceux que je n'ai jamais trouvés
Depuis ce terrible après-midi d'automne
Où je les ai laissés en terre.
Emily DICKINSON

Je n'entends jamais le mot « Évasion »
Sans que mon pouls ne s'accélère,
Sans une soudaine espérance
Me tenant prête pour l'envol !
Je n'entends jamais parler de vastes prisons
Que des soldats auraient abattues,
Mais sur mes barreaux, comme un gamin
Je me rue et ne fais qu'échouer encore !
Emily DICKINSON

Elle est morte
c'est ainsi qu'elle est morte.
Et quand son souffle se fut éteint
Elle prit ses vêtements tout simples
Et s'en alla vers le soleil
Sa petite figure à la porte
Les Anges sûrement la guettaient,
Car je n'ai jamais pu la retrouver
Du côté des mortels.
Emily DICKINSON

Nuits folles ! Nuits folles !
Si j'étais avec toi
Ces folles nuits seraient
Notre luxe à nous !
Ridicules les vents
Pour un cœur au port
Fini le Compas
Finie la Carte !
Ramant dans l'Éden
Ah la Mer !
Et jeter l'ancre
cette nuit En Toi !
Emily DICKINSON

Les condamnés admirent le soleil levant
Avec un plaisir particulier
Car la prochaine fois qu'il sera haut
Pas sûr qu'ils soient là pour le voir
Cet Homme qui doit mourir
demain Tend l'oreille à l'Oiseau des prés
Car sa musique remue la hache
Qui réclame sa tête à tue-tête
Heureux celui pour qui le soleil se lève
Sur un Jour d'Amour
Heureux celui pour qui l'Oiseau des prés
Ne chante pas une élégie !
Emily DICKINSON

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